Du fait de la progression du numérique, le nombre de journaux gratuits et d’envois publicitaires distribués dans les boîtes aux lettres est en très forte baisse depuis des années. Direct Mail Company AG (DMC), une filiale de la Poste, a enregistré une diminution d’un tiers des volumes d’envois au cours de la dernière décennie. Ce recul est dû pour moitié à l’augmentation du nombre d’autocollants «Non merci – pas de publicité» apposés sur les boîtes aux lettres (+ 1,5% par an). Il tient aussi à la perte de plusieurs contrats importants ces deux dernières années. Daniel Truttmann, CEO de DMC, l’explique: «Du fait de la perte de ces contrats et du déclin constant de la publicité physique, nous sommes contraints d’exploiter à perte notre organisation de distribution». Par ailleurs, l’entrée en vigueur de nouveaux salaires minimums régionaux ainsi que la hausse des prix liée au renchérissement général, en particulier dans le domaine de l’énergie, ont aussi des répercussions négatives sur les coûts à la charge de DMC. «Ces dernières années, nous avons multiplié les efforts pour gagner en efficience, par exemple en réduisant le nombre de jours de distribution et en regroupant des sites, mais cela ne pourrait empêcher nos activités de distribution d’être déficitaires à long terme, car nous ne pouvons pas écourter nos tournées», précise Daniel Truttmann.

Projet de suppression de l’organisation de distribution de DMC 

DMC ne voit pour l’avenir d’autre possibilité que d’arrêter ses activités de distribution à compter du 1^er juin 2024 et de les confier à la Poste, sous réserve des résultats d’une procédure de consultation. La Poste se penche actuellement sur les adaptations organisationnelles nécessaires pour garantir le maintien de la distribution fiable des publicités de la clientèle de DMC. L’abandon de sa propre organisation de distribution se traduirait pour DMC par des suppressions de postes correspondant à 422 équivalents temps plein (ETP), ce qui concernerait environ 3855 personnes assurant la distribution de la publicité avec un faible taux d’occupation, de l’ordre de trois à huit heures par semaine (taux d’occupation de 8 à 20%) et rétribuées à l’heure ainsi que 72 personnes justifiant d’un taux d’occupation de 70 à 100%. DMC, dont le siège principal se trouve à Bâle, poursuivrait ses activités en conservant à l’échelle nationale des effectifs de 132 personnes, chargées de la préparation et de la commercialisation du produit Consumo, le support imprimé de quatre pages sur lequel la clientèle peut diffuser ses publicités.

«Le projet prévu est pour nous difficile à envisager»

DMC lance la procédure de consultation aujourd’hui. L’ensemble des membres du personnel de DMC pourront soumettre des propositions quant aux moyens d’éviter la suppression de postes envisagée ou d’atténuer ses conséquences. Daniel Truttmann, CEO de DMC, précise: «Les mesures que nous avons prises ne nous ont pas permis de compenser le recul enregistré dans nos activités. Nous ne voyons pas d’autre possibilité que d’engager ce processus douloureux, sous réserve des résultats de la procédure de consultation. Les suppressions de postes prévues sont pour nous extrêmement difficiles à envisager. Même si les emplois touchés correspondent à de très faibles taux d’occupation, ils représentent une importante source de revenus complémentaires pour les personnes concernées. Nous allons tout mettre en œuvre pour apporter à ces dernières un maximum de soutien».

Ainsi, DMC envisage de prendre des mesures d’atténuation sociales, qui pourront revêtir la forme d’un soutien financier ou d’une aide à la recherche d’emploi. À l’issue de la procédure de consultation, qui va durer jusqu’à la mi-novembre 2023, DMC se rapprochera des partenaires sociaux pour régler les détails d’un éventuel plan social. La Poste assistera sa filiale dans toutes ces étapes.

Renseignements

Service de presse Poste, Stefan Dauner, 058 341 19 22, presse@poste.ch